Même si l’on estime à environ un million le nombre de Belges souffrant du diabète (un chiffre qui devrait encore augmenter dans les années à venir), même si la maladie n’est pas neuve, force est de constater que, dans la pratique, elle est encore fort mal connue et comprise.
De quoi s’agit-il donc? Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit plus suffisamment d'insuline ou quand le corps ne parvient plus à utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. L'insuline, c’est cette hormone produite par le pancréas et dont le rôle est d'ouvrir la porte de nos cellules. Ce ‘Sésame ouvre-toi’ agit comme une clé en permettant au glucose présent dans le sang de pénétrer dans les cellules qui pourront alors l'utiliser comme source d'énergie. Si la porte reste close, le glucose reste en circulation dans le sang. Il en résulte un déséquilibre dans l’organisme. Le glucose ne sert plus de carburant aux cellules. Il s’accumule alors dans le sang avant d’être acheminé dans les urines. La mécanique s’enraie, entraînant hyperglycémie (trop de sucre dans le sang) et nombreuses complications de santé. On distingue plusieurs types de diabètes:
Le diabète de type 1 (± 10 % des cas), une maladie auto-immune dans laquelle notre système immunitaire produit des anticorps qui détruisent les cellules bêta du pancréas productrices de l'insuline. Bien que la cause exacte de ce type de diabète ne soit pas connue, les chercheurs pensent qu’elle est le résultat de la contraction d’un virus ou d’une toxine environnementale. Ce type de diabète apparaît le plus souvent chez des personnes jeunes (enfants, adolescents ou jeunes adultes). Dans le langage courant, on l'appelle souvent "diabète sucré" ou encore "diabète juvénile". Les personnes qui en sont atteintes ont donc besoin d'injections quotidiennes d'insuline pour survivre: ce diabète est dit "insulinodépendant".
Le diabète de grossesse se manifeste, comme son nom l’indique, durant la grossesse, surtout au cours du troisième trimestre. Il ne touche pas plus de 2 à 4% des grossesses et, dans 90 % des cas, disparaît après l'accouchement. Cependant, il affecte à la fois bébé et sa maman, engendrant un risque de surpoids pour le bébé et, pour la mère, une fatigue excessive, des risques de type infectieux et de possibles complications au moment de l’accouchement.
Le diabète de type 2 est le plus répandu: il concerne 85 à 90 % des personnes diabétiques. Il se caractérise par une diminution de la sensibilité des cellules à l'action de l'insuline, comme si celles-ci "résistaient" à son action. Alors que ce type de diabète apparaît généralement après 40 ans ("diabète de la maturité"), on constate aujourd’hui qu’il se manifeste de plus en plus tôt et plus fréquemment dans certains groupes de personnes. Prédisposition génétique, excès de poids et manque d'exercice physique participent également à son apparition.
Si les symptômes d’apparition du diabète de type 1 sont plutôt soudains et manifestes (forte perte de poids, grande soif, grande fatigue, irritabilité, fréquent besoin d’uriner…), le diabète de type 2 frappe de façon plus sournoise. La plupart du temps, il est diagnostiqué alors que le sujet en est atteint depuis quelques années. Malgré cette absence de symptômes, le diabète cause souvent des dommages irréparables aux vaisseaux sanguins principaux et risque d’entraîner par la suite certaines maladies dégénératives.
Outre un suivi strict des recommandations du diabétologue quant à leur prise insulinique (qu’il s’agisse d’injections ou d’antidiabétiques oraux), il importe aux personnes souffrant de diabète de suivre des règles de vie saine, c’est-à-dire veiller à avoir une alimentation saine et équilibrée, privilégiant les fruits et légumes ainsi que les aliments riches en fibres, à pratiquer une activité physique régulière (l'exercice physique contribue en effet à l'entretien d'un poids idéal et favorise l'utilisation du glucose par les tissus) ou encore à arrêter de fumer.
©Véronique Van den Bossche Conseillère en nutrition